Conflits et revendications

De nombreuses manifestations sont régulièrement organisées par les membres de communautés minoritaires pour revendiquer plus de droits, notamment linguistiques. Quand celles-ci rassemblent 10 000 personnes, comme c’est souvent le cas en Bretagne, elles sont passées sous silence par les grands médias.

En revanche, comment peut-on oublier ces dizaines de milliers de Catalans défilant début 2006 dans les rues de Barcelone afin d’inciter leurs dirigeants à réformer le statut d’autonomie de la Communauté autonome et ainsi inscrire la Catalogne en tant que Nation. Ils défilaient sous la bannière som una nació (Nous sommes une Nation). Ces démonstrations pacifiques d’acteurs culturels ou politiques ont souvent un impact positif mais les changements sont lents à se mettre en place.

On distingue trois grands types de revendications allant de la recherche de plus de reconnaissance au souhait de s’auto-administrer, soit en bénéficiant d’un statut d’autonomie, soit en faisant sécession. Cela dépend largement de la capacité de l’État à respecter les différences et à attribuer des pouvoirs propres aux minorités. Lorsque l’attitude de l’État central est trop sectaire, des crispations naissent et cela génère des tensions aboutissant à des conflits, larvés ou totalement ouverts.

Lutte armée

Des formes d’actions radicales émergent régulièrement dans les territoires peuplés de minorités. Les exemples les plus significatifs sont les conflits armés qui sévissent notamment en Irlande et au Pays basque, où deux organisations clandestines opèrent. En Irlande, l’IRA (Irish Republican Army) s’oppose depuis la guerre d’indépendance (1919-1921) au pouvoir britannique et notamment aux Unionistes d’Ulster. Au Pays basque, ETA (Euskadi ta Askatasuna) menait au départ (1959) une lutte de libération nationale contre la dictature franquiste mais a rapidement dérivé dans l’organisation d’attentats ciblant aveuglément des civils. D’autres territoires sont ou ont été marqué, au cours des cinquante dernières années, par des actions de luttes armée clandestines, tels la Corse, la Bretagne, le Tyrol du Sud ou le Pays de Galles. Enfin le Kosovo, avant la déclaration unilatérale d’indépendance, a également fait face à ce type de conflit. En 1997, l’Armée de libération du Kosovo (UÇK) mène une guérilla organisée contre l’armée serbe. Cela fait suite à la suppression du statut d’autonomie qui y existait quelques années auparavant. Ces actions « para-militaires », qualifiées de « terroristes », opposants des membres d’organisations locales au pouvoir central sont le plus souvent brutales et reflètent une réalité complexe, fruit d’incompréhensions, d’un manque de dialogue et de blocages systématiques à toutes revendications.

Lutte politique

La lutte sur le terrain politique « pacifique » est certainement le moyen d’expression le plus utilisé. Ces bénéfices sont moins médiatisés que les actions violentes mais permettent des avancées significatives. La majorité des peuples en lutte en Europe, désapprouvant d’ailleurs le terrorisme, utilisent cette voie démocratique quand les moyens leurs sont données. Par le dialogue, les Nations sans État peuvent décider en concertation avec les États centraux, de leur statut, décentralisé, autonome ou indépendant. La plupart des conflits mondiaux pourraient être résolus si les États acceptaient le droit à l’auto-gestion et à l’auto-détermination.