Écosse

Écosse, à quand l’indépendance ?

L’Écosse est une nation située au nord des îles britanniques. Aujourd’hui largement autonome, un parlement écossais élu au suffrage universel gère les affaires internes depuis 1999. Son président, indépendantiste, souhaite organiser un référendum sur l’autodétermination.

La Croix de Saint-André blanche sur fond bleu, appelée communément The Saltire (Le sautoir), de son nom héraldique, est le drapeau écossais depuis au moins le XIVe siècle. La légende veut qu’il date du Xe siècle, ce qui en ferait le plus vieux drapeau européen encore en usage. Il serait apparu dans le ciel à la veille d’une bataille victorieuse du roi Angus contre les Anglo-saxons.

Peuplée initialement de Pictes et de Scots, probablement des peuples celtes, d’où elle tire son nom, l’Écosse n’a été que très peu influencée par les Romains, les empereurs Hadrien et Antonin souhaitant s’en protéger par des murs. Au Xe siècle, Domnall II devient le premier roi du royaume d’Alba s’étendant à l’ensemble du territoire gaélique et scots. C’est au Moyen Âge que les différents royaumes composant cette région s’unissent pour créer l’Écosse. L’Écosse entretient des liens particuliers avec l’Angleterre voisine. Pendant plusieurs siècles, les guerres se succèdent entre les deux États. Ce n’est qu’au XIVe siècle que l’Angleterre reconnaît l’indépendance de son voisin, qui dispose alors d’un Parlement. Bien que l’Écosse ait perdu son indépendance en 1707, des sondages donnent régulièrement le chiffre de 51 % d’Écossais favorables à l’indépendance.

Aujourd’hui, une des originalités de l’Écosse demeure dans l’utilisation de deux langues minoritaires, le gaélique au nord-ouest et le scots au sud-est. C’est ce qui explique en partie pourquoi la nation écossaise ne se définit pas autant en terme linguistique que culturel et historique. Les mouvements indépendantistes écossais, nés dans les années 1920 (inspirés à l’époque par leurs voisins irlandais du Sinn Féin) tentent de retrouver leur pouvoir en entretenant une culture originale faite de symboles connus du monde entier.

Carte d’identité

Nom Alba | gaélique écossais
Scotland | scots, anglais
(Écosse)
Population 5 094 800 hab. (2005)
Superficie 78 772 km²
Langues Gàidhlig | gaélique écossais (en voie d’officialisation)
Scots leid | scots (en voie d’officialisation)
English | anglais (officielle)
Nombre de locuteurs 58 400 à 92 400 | gaélique écossais (2001)
1 500 000 | scots (1996)
État de tutelle Royaume-Uni
Statut officiel Nation constitutive du Royaume-Uni disposant de son propre parlement
Capitale Dùn Eideann | gaélique écossais
Edinburgh | scots, anglais
(Édimbourg)
Religion historique Chrétiens anglicans et églises presbytériennes
Drapeau Bratach-croise | gaélique écossais
Saltire | scots, anglais
Saint Andrew’s Cross | anglais
(Sautoir / Croix de Saint-André)
Hymne Flùir na h-Alba | gaélique écossais
Flouer o Scotland | scots
Flower of Scotland | anglais
(Fleur d’Écosse, d’autres hymnes sont utilisés)
Devise Nemo me impune lacessit | latin
Cha togar m’ fhearg gun dìoladh | gaélique écossais
No one provokes me with impunity | anglais
(Personne ne me provoque impunément)

Chronologie

  • 843 • Fondation (mythique) du Royaume d’Écosse par Cinéad mac Ailpin, roi des Pictes et des Gaels.
  • 1314 • Bataille de Bannockburn (Allt a’Bhonaich), victoire écossaise de Robert Bruce contre les Anglais, l’indépendance écossaise est préservée.
  • 1603 • Union des Couronnes d’Angleterre et d’Écosse. Le roi d’Écosse Jacques VI devient également Jacques Ier d’Angleterre.
  • 1707 • Union des Parlements écossais et anglais, disparition du parlement à Édimbourg.
  • 1746 • Bataille de Cùil Lòdair (Culloden) qui marque la fin de l’Écosse gaélique et des clans des Highlands.
  • 1762 • Début des Clearances, émigration massive des Gaels des Highlands sous la pression des propriétaires terriens qui cherchent à les remplacer par des moutons, plus rentables.
  • 1999 • Première session du nouveau parlement écossais.

Zoom historique

Si les Anglais ont lorgné du côté de l’Écosse depuis la fondation du royaume en 843, on appelle guerres d’indépendance une série de conflits de la fin du XIIIe siècle et du début du XIVe siècle. La première guerre commence avec l’invasion de l’Écosse par l’Angleterre en 1296 pour des raisons dynastiques et s’achève avec le Traité d’Édimbourg-Northampton en 1328. Les victoires de William Wallace et Robert Bruce (à Bannockburn) datent de cette guerre. La seconde guerre d’indépendance (1332-1357), qui commence avec une nouvelle invasion anglaise, voit finalement les troupes écossaises se risquer en Angleterre. Dans les deux cas, l’Écosse sort renforcée en tant que nation indépendante. La déclaration d’Arbroath (signifiant l’attachement de l’Écosse à son indépendance) fut signée par les nobles écossais lors de la première guerre, en 1320. Elle demeure une référence encore aujourd’hui.

Géographie

L’Écosse occupe le tiers nord de l’île de Grande Bretagne. Zone principalement montagneuse, on y trouve la plus haute montagne de l’île, le Ben Bevis (Beinn Nibheis), dans la chaîne des Grampian, qui culmine à 1 344 m. Le pays comprend également quelque 790 îles, dont 10 % seulement sont habitées, ainsi que 3 680 km de côtes. Parmi les plus grandes îles on trouve Mull, Islay, Skye, Lewis, Jura à l’ouest ainsi que les groupes d’îles des Shetland et des Orcades, au nord du pays. On divise traditionnellement le pays en Hautes Terres (Highlands), Basses Terres (Lowlands) et zones montagneuses du sud (Southern Uplands). La distance nord-sud maximale est de 443 km, et la distance maximale est-ouest de 248 km, même si de fait peu d’endroits se trouvent à plus de 64 km de la mer. Depuis 1996, le pays est divisé administrativement en 32 Councils (réprésentés sur la carte), qui peuvent prendre un nom officiel en gaélique. Les villes principales sont (dans l’ordre) : Glasgow, Édimbourg, Aberdeen, Dundee, Inverness, Stirling.

Langues

Gàidhlig / Scots


L’Écosse, comme la Bretagne par exemple, n’est pas bilingue mais trilingue. Deux langues en plus de l’anglais y sont traditionnellement pratiquées. Il s’agit du gaélique, langue celtique du rameau goïdélique, et de l’écossais (aussi appelé scots), langue germanique proche de l’anglais. Les meilleures estimations dénombrent un peu plus de 90 000 locuteurs de gaélique, ce qui ne représente que 2 % de la population totale. Parlé surtout au nord-ouest de l’Écosse, dans les Hébrides, il est officiel depuis 2005, grâce au rétablissement du Parlement écossais qui a fait suite au référendum de 1999. Son statut devrait à terme être équivalent à celui du gallois. L’écossais (ou scots) est parlé à des degrés divers par plus d’un million d’Écossais, pensant souvent à tort parler une forme corrompue de l’anglais. Le scots, du fait de son origine commune avec l’anglais, n’a jamais fait l’objet d’un grand intérêt de la part des Écossais. Il est aujourd’hui utilisé dans quelques écoles à des degrés divers. La situation pourrait cependant changer assez rapidement avec l’actuel gouvernement, favorable à la langue.

Zoom politique

L’Écosse est une composante du Royaume-Uni depuis 1707, date à laquelle le pays perdit son parlement (même si les couronnes avaient été réunies en 1603). Il s’agit d’une monarchie parlementaire, le chef de l’État étant la Reine Elisabeth II. Le parlement écossais fut restauré en 1999 après un référendum en 1997. Il est responsable de toutes les affaires internes à l’Écosse, à l’exclusion des domaines réservés (armée, affaires étrangères). Le Parlement dispose également de pouvoirs limités en matière de taxation, jamais utilisés jusqu’en 2008. Le gouvernement écossais est dirigé par un Premier Ministre (First Minister), qui est issu des rangs du Parti nationaliste écossais (SNP) (indépendantiste), souhaitant l’organisation d’un référendum sur l’indépendance, à laquelle, selon un sondage de 1999, 50 % des Écossais seraient favorables.

Partis nationalistes écossais les plus représentatifs