Féroé

Féroé, archipel irréductible de l’Atlantique

Soumises au rude climat de l’Atlantique nord, les îles Féroé se présentent comme un petit point sur la carte entre l’Écosse, la Norvège et l’Islande. Malgré leur taille, les îles Féroé sont organisées en quasi-État et disposent de leurs propres institutions. Le peuple féringien s’efforce de maîtriser son destin en développant un fort sentiment d’appartenance et une langue parlée par l’ensemble de la population de l’île.

Le drapeau féringien est une croix scandinave, symbolant l’héritage chrétien de l’île. Les couleurs sont proches de celles de la Norvège et l’Islande, culturellement apparentés. Le fond blanc symbolise la neige et l’écume de la mer et des chutes d’eau, la croix rouge le sang du peuple, et la bleue, l’étendue du ciel sur la mer sans fin.

Les Féringiens, lointains descendants de Vikings, ont toujours défendu leur culture et leur indépendance en luttant pour la survie sur une terre inhospitalière peuplée originellement d’oiseaux marins et de moutons. Les îles Féroé s’autogouvernent selon des pratiques scandinaves anciennes en élisant une assemblée représentative. Le roi norvégien y était initialement reconnu comme souverain et par un accident de l’histoire, elles sont aujourd’hui sous domination de la monarchie danoise, qui les laisse toutefois s’autogouverner.

Les conflits liés à la pêche ont longtemps monopolisé l’attention des Féringiens qui profitent d’une ressource halieutique abondante. Les relations avec ses voisins sont aujourd’hui plus ou moins apaisées.

Grâce à une distance géographique les éloignant du pouvoir central et un sens du consensus, les îles Féroé se sont dotées de très grandes compétences juridiques. Le Parlement (Løgting), élu par le peuple depuis 1948 est officiellement reconnu comme instance législative. Par exemple les îles Féroé ne font pas partie de l’Union européenne et peuvent à certains égards mener leur propre politique étrangère dans quelques domaines spécifiques. La question de l’indépendance se pose désormais de manière plus prégnante et pourrait, dans les prochaines années, refaire son apparition dans les débats.

Carte d’identité

NomFøroyar | féringien
Færøerne | danois
(Féroé)
Population 52 337 hab. (2020)
Superficie 1 399 km²
LanguesFøroysk | féringien
Dansk | danois (officielles)
Nombre de locuteurs 72 000 | féringien
État de tutelle Danemark
Statut officiel Îles autonome au sein du Danemark
Capitale Tórshavn
Religion historique Chrétiens luthériens et calvinistes
DrapeauMerkið | féringien
(L’emblème)
HymneTú alfagra land mítt | féringien
(Toi, mon magnifique pays)
Devise Pas de devise

Chronologie

  • IXe • Implantation de populations scandinaves et des îles britanniques.
  • XIe • Reconnaissance du christianisme par l’assemblée Løgting.
  • 1270 (env.) • Traité avec le roi de la Norvège reconnaissant sa suprématie sur l’île en conservant le droit à l’autogouvernement.
  • 1380 • Union de la Norvège et du Danemark, la capitale administrative devient peu à peu Copenhague.
  • 1814 • Domination suédoise. Le Løgting n’est pas convoqué pendant 50 ans.
  • 1856 • Le Løgting se réunit et peut prendre des initiatives législatives.
  • 1948 • Après l’indépendance de facto pendant la guerre et un référendum en faveur de la sécession, les îles Féroé conservent une large autonomie.
  • 2004 • L’ensemble des partis politiques s’accordent sur un processus constitutionnel afin de réduire l’influence du pouvoir danois.

Zoom historique

Après la seconde guerre mondiale, les Féringiens sont rapidement reconnus pour les efforts consentis lors de cette période difficile. Les alliés s’y étaient en effet implantés afin d’éviter que les Allemands ne puissent y installer une base avancée. En 1948, les Féringiens purent organiser un référendum sur l’indépendance. Le peuple opta pour cette solution mais, suite aux élections parlementaires, le choix d’une solution négociée avec le Danemark fut finalement choisie afin d’arriver à une indépendance progressive. Depuis cette période, les îles Féroé sont restées partagées entre une loyauté de fait au Danemark qui octroie de larges subventions et le désir de sécession instantanée. Cette ambivalence a toutefois été respectée dans la rédaction de la nouvelle constitution de 2004, en renonçant aux subsides danois tout en arrivant progressivement à l’indépendance promise, respectant ainsi le sentiment partagé de la population sur cette question.

Géographie

Les îles Féroé se composent de 18 îles volcaniques entre les îles Shetland (Écosse), l’Islande et la Norvège. La population se concentre cependant sur les six plus grandes d’entre elles. Leur position privilégiée au nord de l’océan Atlantique leur offre des ressources halieutiques sans égal. Les fonds sous-marins contiennent de nombreux minerais notamment du pétrole. Les îles Féroé bénéficient d’un climat tempéré grâce aux courants chauds de l’Atlantique. Ainsi la végétation y est constituée essentiellement d’herbes grasses. Les contrastes thermiques dus aux basses pressions créent les conditions favorables à l’inspiration des artistes en tout genre. L’habitat constitué de petites maisons colorées se concentre sur la côte et notamment à Tórshavn (la capitale) qui tire son nom de l’ancien dieu du tonnerre, Thor, et le mot « havre », port.

Zoom politique

Le Løgting, assemblée des îles Féroé, dispose d’une très forte autonomie, à laquelle l’ensemble des partis politiques sont attachés. Les options de ces derniers divergent toutefois quant à l’opportunité et le moment de couper tous les liens avec le Danemark. Les politiques économiques et sociales divisent également les partis, créant un paysage politique très diversifié, même si la non-adhésion à l’Union européenne fait l’unanimité. Le système de protection sociale « à la scandinave » est aussi un des grands facteurs de cohésion des îles Féroé. Ces nombreuses lignes de fracture politique parlementaire créent souvent des coalitions imprévisibles, sans réelle logique de parti.

Principaux partis féringiens